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Semaine contrastée sur les marchés des matières premières : entre météo clémente et tensions géopolitiques.

Alors que le climat joue en faveur de certaines cultures, les incertitudes politiques et commerciales viennent redessiner les équilibres des marchés de matières premières. Les dernières tendances traduisent un marché sous tension, où les facteurs météorologiques, les dynamiques d’offre et les relations internationales s’entrelacent.

-          Café : les récoltes brésiliennes soulagent les marchés

Le marché du café a enregistré une évolution relativement stable cette semaine. Grâce à des conditions climatiques particulièrement favorables au Brésil, l’offre s’est raffermie, atténuant ainsi la pression sur les prix. Toutefois, la demande mondiale continue d'afficher une résilience notable, empêchant toute chute marquée. Les investisseurs restent prudents, attentifs aux prochains rapports sur les récoltes et aux prévisions météo.

-          Cacao : la qualité ivoirienne sous surveillance

À l’opposé, le cacao poursuit sa hausse, dopé par des craintes sur la qualité de la mi-récolte ivoirienne. En cause : une arrivée tardive des pluies qui a compromis la croissance des cabosses. Résultat, environ 5 à 6 % des fèves présentent des défauts contre seulement 1 % lors de la récolte principale. Cette dégradation inquiète les transformateurs et fait grimper les cours, d’autant plus que les volumes de la récolte intermédiaire sont attendus en nette baisse, à 400 000 tonnes, soit une chute de 9 % par rapport à l’an dernier.

-          Coton : repli modéré malgré des conditions de production favorables

Du côté du coton, la semaine se termine sur une note légèrement baissière. Une demande en repli et une météo clémente dans les principales zones de culture ont contribué à faire pression sur les prix. Le marché reste suspendu aux évolutions climatiques et aux données à venir sur les récoltes pour ajuster ses perspectives.

-          Sucre : le pétrole joue le rôle de catalyseur

Le sucre, quant à lui, bénéficie indirectement de la dynamique énergétique. La reprise des prix du pétrole brut a modifié les arbitrages des producteurs de canne à sucre, qui privilégient davantage la production d’éthanol. Cette réorientation de l’offre diminue la disponibilité du sucre sur le marché et exerce une pression haussière sur les prix.

-          Pétrole brut : l’apaisement commercial stimule la demande

Les prix du pétrole brut ont profité d’un climat diplomatique plus serein entre les États-Unis et la Chine. Des avancées concrètes dans les négociations commerciales ont ravivé les espoirs d’un redressement de la croissance mondiale, synonyme d’une demande renforcée en énergie. Une tendance haussière qui pourrait se prolonger si ces signaux se confirment.

-          Gaz naturel : la chaleur américaine relance la consommation

Enfin, le gaz naturel s’est apprécié cette semaine, porté par les prévisions de températures élevées aux États-Unis. Le recours accru à la climatisation dope la consommation électrique, et donc la demande en gaz naturel pour la production d’énergie. Les marchés anticipent un pic de consommation estivale.

Conclusion :

Les marchés des matières premières dessinent un paysage contrasté où les prix réagissent de manière différenciée selon les aléas climatiques et les signaux géopolitiques. À la croisée de la nature et de la diplomatie, l’équilibre reste fragile, et chaque facteur peut rapidement inverser la tendance.


Koffi AHOGO

La rédaction


Semaine contrastée sur les marchés des matières premières : entre météo clémente et tensions géopolitiques.
ALLIANCE CAPITAL 12 mai 2025
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