Alors que Dakar peine à absorber l’accroissement rapide de sa population, les autorités sénégalaises préparent une réponse audacieuse : la mise en place d’un téléphérique urbain reliant la capitale à Diamniadio. Ce projet de 36 kilomètres, encore en phase de gestation, pourrait bien transformer en profondeur le paysage des transports dans le pays.
Porté par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD) et soutenu par la Société financière internationale (IFC), ce futur téléphérique s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des modes de déplacement à faible impact environnemental. Une vision promue par Thierno Birahima Aw, directeur général du CETUD, pour qui l’avenir de la mobilité dakaroise passe par l’innovation.
La capitale sénégalaise pourrait compter jusqu’à 7 millions d’habitants d’ici 2040. Face à cette projection, les autorités multiplient les projets d’envergure : après le Train Express Régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT), c’est désormais au transport par câble de faire son entrée.
Mais le téléphérique n’est qu’une pièce d’un puzzle plus ambitieux. Le pays s’oriente vers une refonte globale de son système de transport. Parmi les initiatives phares : la création d’une usine qui transformera les déchets en biocarburant pour alimenter une partie de la flotte de bus, le réaménagement du pôle multimodal de Petersen, l’un des plus grands points d’échange du BRT, ainsi qu’un vaste projet de restructuration du réseau de transports publics. Celui-ci prévoit la mise en service de 14 lignes, près de 400 bus fonctionnant au gaz, et deux centres de maintenance de dernière génération, avec un lancement progressif à partir de 2027.
Avec cette série de projets, le Sénégal affirme clairement sa volonté de faire du transport un pilier de l’équité sociale, du développement durable et de la modernisation urbaine. Une transformation qui pourrait faire de Dakar un modèle de mobilité pour les capitales africaines.
Koffi AHOGO
La rédaction