Le Programme de modernisation de l’agriculture au Togo (ProMAT), dont l’enjeu est de faire du pays un pôle régional de l’agroalimentaire et de la nutrition animale, à travers un appui intégré et axé sur les résultats, a trouvé l’accord de la Banque mondiale pour un financement à hauteur de 300 millions de dollars ce 11 juin. Ce financement est reparti en deux étapes, la première d’un montant de 150,20 millions de dollars et la seconde d’un montant de 149,80 millions de dollars. Ce dispositif a pour but de renforcer les institutions agricoles, stimuler l’investissement privé dans les chaînes de valeur agricoles et faciliter l’accès à la mécanisation et aux services financiers.
Cette initiative représente l’un des piliers de la stratégie gouvernementale portée par l’Agence de transformation agricole (ATA), qui ambitionne une croissance rapide de l’agriculture togolaise, partant d’un modèle de subsistance à une approche tournée vers le marché. Le plan prévisionnel se présente comme suit ; 7 200 hectares seront ainsi aménagés pour l’irrigation, le drainage et la gestion de l’eau, et 50 000 hectares pour une pratiques agricoles durables. C’est au total plus de 340 000 agriculteurs, composé de 114 000 femmes et 102 000 jeunes, qui profiteront directement des retombées du programme (avec une prévision de 72 500 emplois créés).
Le programme illustre une synergie inédite entre deux entités de la Banque mondiale, à savoir la Société financière internationale (IFC), pour son expertise dans l’agriculture contractuelle et l’appui au secteur privé, et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), à travers des garanties pour faciliter l’accès au financement du commerce (pour l’achat d’intrants agricoles stratégiques). Il est à noter que la Banque mondiale vient elle-même en appui aux politiques publiques agricoles.
Outre le Togo, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation agricole en Afrique de l’Ouest, où l’agriculture représente un levier de résilience économique, de sécurité alimentaire et d’inclusion sociale.
Koffi AHOGO
La rédaction
